Les mangas et animes sont-ils de simples distractions ?

Au-delà de leur aspect divertissant, les mangas et animes participent au développement psycho-social des enfants. Des valeurs sont mises en avant suivant le classement par lectorat. Dans la plupart des cas, les mangas et animes spécialement dédiés aux enfants ont un fond pédagogique. Est-ce que les mangas et animes peuvent être bénéfiques pour enfants ? La réponse dans cet article.

Du manga à l’anime

Manga est un terme japonais qui peut être traduit littéralement comme « image dérisoire », « image légère » ou « esquisse rapide ». Ce mot a été de plus en plus popularisé grâce à la publication de certains ouvrages comme Mankaku zuihitsu de Kankei Suzuki dès 1771, Shiji no yukikai de Kuōden Santō en 1798, ou encore Manga hyakujo de Minwa Aikawa en 1814. Le terme manga se fait connaître en Occident grâce à Hokusai, notamment avec sa collection de croquis Hokusai manga.

C’est avec l’introduction de la bande dessinée au Japon que le manga a pris le sens d’une succession d’images racontant une histoire. Cet art japonais s’est développé grâce à Tezuka Osamu, Tatsumi Yoshihiro, Ôtomo Katsuhiro et Urasawe Naoki. Le manga s’est alors imposé comme la bande dessinée japonaise après 1945.

Le terme manga eiga, signifiant film manga, a fait son apparition dès 1920. Le terme Dōga eiga, considéré comme un film d’animation et un des synonymes de manga eiga, est ensuite apparu en 1937. Dans les années 1940, Imamura Taihei a nettement fait la distinction entre le cinéma et l’animation. Si le manga eiga désigne le cinéma d’animation, un autre terme, terebi manga ou manga télévisé, s’est fait connaître grâce à l’apparition de séries télévisées bon marché. Apparu après la Seconde Guerre mondiale, le mot animēshon, est paraît-il dérivé du terme anglais animation ou du français dessin animé. Ce n’est qu’en 1980 que l’animēshon (le diminutif anime est couramment employé) s’est complètement substitué au manga eiga et terebi manga. Les techniques d’animation ont été améliorées pour une production rapide, massive et moins chère. L’anime est alors axé sur les séries télévisées et les longs métrages d’animation. Aujourd’hui, animēshon, japanime et japanimation désignent la même chose.

L’anime est souvent basé sur un manga à succès, mais parfois, c’est plutôt l’inverse. Il peut aussi s’inspirer de visual novels ou de jeux vidéo.

Les genres de manga

Le classement des mangas est souvent basé sur le public cible. C’est d’ailleurs le type de classement le plus simple, permettant de mieux appréhender le lectorat.

Kodomo

En japonais, kodomo signifie littéralement enfant. Dans les pays étrangers, c’est le genre de manga destiné à tous les enfants de moins de 10 ans (parfois jusqu’à 12 ans). Mais au Japon, le genre kodomo est divisé en 3 sous-genres :

  • nyūyōji pour les enfants ne sachant pas encore lire, soit de 0 à 8 ans,
  • jōji pour les petites filles,
  • danji pour les petits garçons.

Les personnages des mangas kodomo sont souvent des enfants en primaire, permettant ainsi aux petits lecteurs de s’y identifier. Également, les personnages animaux sont mis au devant de la scène. Même si les mangas kodomo ne sont pas forcément sous forme de feuilleton, il y a toujours une moralité que l’on peut tirer dans chaque histoire. Ces mangas mettent en scène des personnages curieux, en quête d’aventures et se mettant parfois dans des situations difficiles. Le héros et ses amis s’en sortent grâce à leur courage, leur sollicitude et leur solidarité.

En France, certains mangas jōji et mangas danji sont considérés comme des mangas shōnen. Doreamon, Pokémon, Hamtaro, Shugo Chara et bien d’autres encore font partie de la catégorie kodomo.

Shōnen

Il s’agit d’un genre de manga destiné aux adolescents de 10 à 18 ans. Le shōnen manga se divise également en 3 sous-genres.

Le nekketsu manga est le sous-genre typiquement shōnen pour les occidentaux. Le personnage principal est souvent un jeune garçon orphelin ayant un rêve qu’il veut réaliser au détriment des moqueries de l’entourage et des divers obstacles. Il fait face à différentes épreuves et frôle souvent la mort, mais se relève grâce à sa forte détermination et devient de plus en plus fort. Naruto (Naruto et Naruto Shippuuden), Luffy (One Piece) et Asta (Black Clover) en sont de parfaits exemples.

Le pantsu shōto manga est plus associé à une comédie romantique. Habituellement, il met en scène un personnage masculin plutôt maladroit et un harem de jolies jeunes filles. Souvent agrémenté de romances et de malentendus, le pantsu shōto manga met l’accent sur un comportement convenable dans le cadre d’une relation amoureuse ou de l’interaction sociale. La série Love Hina est classifiée dans ce sous-genre.

Quant au yonkōma manga ou manga à 4 cases, il s’apparente à un genre humoristique, inspiré du comic strip de la bande dessinée américaine. Le yonkōma manga n’est pas propre au shōnen, car d’autres catégories (comme le shōjo) intègrent aussi ce sous-genre.

Il existe d’autres genres de mangas spécialement dédiés à des fourchettes d’âges, mais aussi aux sexes. Le shōjo, par exemple, est le genre de manga destiné aux jeunes filles de 8 à 18 ans. L’histoire est basée notamment sur les romances de collège, ainsi que sur les jeunes filles aux pouvoirs magiques (magical girl).
Les mangas josei sont tout à fait adaptés aux jeunes femmes adultes à partir de 15 ans, car l’histoire met en évidence des relations amoureuses plus compliquées.
Quant aux mangas seinen, ils sont adressés à un public masculin plus mature de 15 à 30 ans. Des thèmes assez critiques sont abordés dans cette catégorie.

 

 

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